Philippines

Philippines – Banaue

Tous justes arrivés à l’aéroport international de Manille, c’est le rush. L’objectif premier étant de ne pas rester dans la capitale, nous souhaitons prendre un bus de nuit directement après notre vol d’Ho Chi Minh. Nous retirons quelques pesos en speed, faisons la queue pour un tacos pendant 30 minutes, et roulons en direction de la station de bus à Sampalok. Nous expliquons l’urgence de la situation au chauffeur qui est plutôt compréhensif, voire même un peu trop sympa. Les chauffeurs de taxi sympas, on commence à connaître. Ils sont juste là pour te tirer du blé. Nous discutons un peu et lui demandons de nous déposer à la station de la compagnie Florida indiquée dans notre guide. Manque de bol, cette dernière est fermée depuis quelques semaines en raison d’un accident qui a fait une vingtaine de morts. Les freins du bus ont lâché dans la montagne et celui-ci est parti dans le ravin, faisant un massacre (info vérifiée) : rassurant ! Pour couronner le tout, le conducteur n’avait pas de licence et le gouvernement a donc décidé de suspendre la compagnie pendant 6 mois.

Direction donc une autre station mais notre chauffeur commence à dire que nous n’aurons jamais de place un vendredi soir. Excuse-nous mon vieux mais on va tenter notre chance quand même. Après 30min de bagnole et à 30min du départ du car pour Banaue, cette grosse baltringue nous fait faire un petit tour de pâté de maisons histoire de faire tourner le compteur : « – Alors la c’est le fastfood que je préfère, c’est bien meilleur que le McDonald’s et moins cher. » « – Sur votre droite vous pouvez observer la magnifique station de bus Florida qui a bel et bien fermé, vous voyez je ne vous ai pas menti ». Putain mais trace toi ! Enfin arrivés à la station, direction le guichet au plus vite pour prendre deux places. Dans le 4ème et dernier bus, il en reste pile deux, mais pas côte à côte : énorme chatte ! On prend sans soucis et c’est parti pour 10 heures de bus sans pionce (il est 22 heures).

Le fait d’être séparés nous permet de sympathiser avec des mamas locales qui sont vraiment très gentilles. Elles parlent toutes super bien anglais, c’est vraiment agréable en Asie ! Ça papote ça papote, et 2 heures se sont déjà écoulées. Après la première pause par contre, tout le monde se met à pioncer dans l’autocar sans soucis, chose qu’on aimerait tant réaliser un jour dans notre vie. Impossible pour nous de trouver le sommeil, vu que ça bouge et qu’il fait à peu près 10 degrés avec leur clim de merde. Heureusement, le Graal est disponible dans le bus : L’Internet. Nous nous lançons donc sur une session Facebook / Mails / L’équipe / Foot Mercato / PokerStars de 8h.

Ayant échangé par mail avec Beatriz, la gérante de la guesthouse number one sur TripAdvisor, nous pensons que le lit nous tendra les bras à notre arrivée à 8h. Que nenni, nous devons patienter une heure de plus le temps qu’une employée fasse la chambre. On est complètements morts, et ça se voit sur nos gueules :

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À notre réveil à 14h, nous décidons de nous lancer dans un premier trek dans les rizières, histoire de nous mettre dans le bain. Nous découvrons des paysages merveilleux mais c’est physique : la courte nuit se fait ressentir et les chemins étroits et escaliers sont bien compliqués.

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Nous faisons route avec June qui sera notre guide durant ces trois jours de trek. Ça explique super bien, ça fait des blagues… C’est vraiment un super mec. Petite anecdote un peu rude tout de même sur le chemin, lorsque nous voyons une croix en bois : quelques mois plus tôt, un guide s’est lancé dans un trek avec 5 voyageurs juste avant la tombée de la nuit. Résultat des courses, le plus gros d’entre eux est tombé dans le ravin et est décédé (parfois les chemins sont vraiment hard il faut l’avouer). Pourtant, le guide en question à apparemment reprit du service deux jours plus tard, étant donné que c’est le frère du mec qui gère tous les guides. Hallucinant. Après un véritable marathon, qui nous a autant cuit les pattes que celles de June, on rentre bouffer à la guesthouse et on ferme la boutique à 21h pétante. Plutôt courte comme journée mais nous ne sommes pas déçus de nous être un peu bougé le fion dans la montagne.

Le lendemain à l’aube, c’est non sans courbatures que nous entamons notre trek dans la brume épaisse de Banaue. Au programme : 4 heures pour arriver à Cabolo et 3 heures pour se rendre à Batad. Premier jour de « pluie » depuis notre départ le 5 janvier et on enfile nos superbes vestes quechua trop swag. June quand à lui met son beau poncho rose choisi par sa femme. Belle gaypride en somme, et on est à la limite de chanter « Macho Man ». Mais quand nous faisons remarquer à notre copain qu’il ressemble à une capote géante et que la météo s’améliore, nous retirons tous nos vêtements de pluie. Malgré la brume, les paysages sont magnifiques : des étendues de rizières à étages dans toutes les montagnes. On n’arrête pas de dégainer l’appareil photo, et même si ils se ressemblent, les points de vues ont vraiment tous quelque chose de différent.

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Niveau vitesse de marche, nous ne déconnons pas : nous arrivons dans le premier village en à peine plus de deux heures et nous dégommons un fried rice bien mérité. Nous reprenons ensuite la route pour arriver à Batad en moins de deux heures. La vue est ultra impressionnante : des étages de rizières qui dominent un tout petit village tout mignon.

Vue de Batad
Vue de Batad

June nous propose à contre cœur de descendre tout en bas de la montagne pour voir une waterfall. Ayant eu notre dose au Laos, nous lui épargnons la corvée qu’est apparemment la remontée. Heureux comme un prince, il nous mène donc via un chemin perso à la guesthouse où nous passerons la nuit. Il reste du temps de détente avant la tombée de la nuit, et on déconne donc avec notre guide qui prend également le temps de nous instruire sur les différentes ethnies qui vivent dans la montagne. Plutôt cool. La douche chaude étant facturée 1$, nous faisons les marioles à tenter la froide. Définitivement la douche la plus glacée de notre vie, on fait moins les cons une fois dessous. Après ça il est temps pour nous de nous faire un petit plaisir : massage d’1h30 par deux jolies philippines pour 5€. Vraiment coolax après une bonne journée de rando. Passée l’épreuve un peu glauque de filer des ronds à deux filles qui quittent votre chambre, nous descendons dîner. Et là, la magie opère : nous apercevons deux anges venus du ciel du doux nom d’Albane et Juliette. Nous partageons un très bon moment et c’est une grande histoire d’amour qui commence entre elles et nous. En vacances pour deux semaines dans ce beau pays, ces deux princesses ont le même programme que nous, à savoir prendre l’avion pour Palawan après le trek. Le feeling passe tellement bien que nous souhaitons définitivement continuer notre route avec ces deux fées antillaises. Après s’être donné rendez-vous le lendemain pour peaufiner les détails de la suite du voyage, nous allons tous nous coucher vers 22h pour une nuit plus que compliquée dans ces chambres bien rustiques.

Dernière journée de trek. Une fois n’est pas coutume, nous battons des records et arrivons en 1h45 au lieu de 3h à Bangan, en croisant de nouveau de très beaux paysages, et avec une bien meilleure météo que la veille.

Village de Bangan
Village de Bangan

June nous ramène à Banaue en tricycle et ainsi s’achève notre marathon… Enfin c’est ce que nous croyons. Déjà ça commence par Beatriz qui ne veut pas nous filer de serviette pour notre douche d’après-trek sous prétexte que nous n’avons pas réservé la chambre le soir. Il faut pas oublier qu’on t’a lâché 100€ en tout déjà donc bon. Nous retrouvons nos deux petits cœurs et décidons de prendre le même vol qu’elles (un jour avant le notre, juste après le bus de nuit retour). François Le Luherne (merci pour ton aide) nous ayant conseillé d’éviter Manille si c’était possible, il semble clair que c’est la bonne décision. Et puis surtout, ça fait plus de temps partagé avec nos amours. En rentrant voire Beatriz, nous lui demandons gentiment si elle peut nous rendre un service : appeler la compagnie aérienne pour décaler le vol. – « No problem! » avec son grand smile de focu. Elle compose le numéro et me refile le combiné. Après 10 minutes de bataille au téléphone en lâchant un numéro de CB complet avec cryptogramme, nous remercions Beatriz pour son aide. – « Ça fera 5€ les loulous ». Hallucinant, un appel sur un fixe et on lui paye son forfait pour 2 mois, merci pour le service ! On quitte à présent la guesthouse sans payer nos deux sandwiches commandés, histoire de ne pas être les dindons de la farce jusqu’au bout de la nuit. Elle nous laisse cette petite victoire sachant qu’elle a gagné la guerre avec toute la thune qu’elle nous a soutiré. Mais bon, mieux vaut ne pas partir sur une défaite.

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